Moïse Biographie
Personnage biblique, prophète, libérateur, législateur et chef du peuple hébreu, de la tribu de Lévi. Prophète charismatique et rassembleur des Hébreux, Moïse incarne pour la communauté juive l'ancêtre qui reçut de Dieu la Loi et la mission dont elle demeure investie : affirmer partout et toujours la force spirituelle et l'espérance qu'elle puise dans sa foi. Moïse, seul homme à avoir contemplé le Seigneur «face à face», est la figure emblématique de cette fidélité indéfectible. Il a conduit les siens jusqu'au seuil de la Terre promise, pour s'éteindre sur le mont Nébo sans avoir franchi le Jourdain.Introduction
MOÏSE: prophète et législateur, il fit sortir le peuple hébreu d'Egypte pour le mener aux frontières de la Terre promise.Il est le personnage central de la naissance et de la formulation de la religion juive.
La nation d’Israël était en situation de servitude pour les Egyptiens, et avait grandi en nombre. Elle avait prospéré en tant que peuple. Joseph et toute la génération d’Israélites amenés en Egypte pour échapper à la famine étaient morts (Exode 1:6).
Alors que ces choses avaient eu lieu, un pharaon qui n’avait pas connu Joseph à la tête des enfants d’Israël, commença à régner. Craignant les Hébreux, il publia un décret suivant lequel tous les nouveaux-nés mâles parmi eux devaient être tués. La mère de Moïse le cacha, mais quand elle ne put continuer à le cacher, elle le plaça dans un panier le long de la rivière.
Ayant été découvert par une servante de la fille de Pharaon, il fut ensuite élevé dans la maison royale. Par cette disposition, Moïse fut élevé sous la protection du gouvernement égyptien, et devint « instruit dans toute la sagesse des Egyptiens, et il était puissant en paroles et en œuvres » (Actes 7:22).
Après avoir atteint l’âge adulte, Moïse s’intégra alors dans Israël, mais il n’y avait pas une telle loyauté parmi ses frères. Ils ne tardèrent pas à lui en vouloir. Il est utile de nous rappeler comment le Christ « est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu » (Jean 1:11). Voyant un Egyptien battre un Hébreu, Moïse le tua. Craignant Pharaon qui voulait le tuer, Moïse prit la fuite dans le pays de Madian.
Il demeura comme un humble berger pendant quarante ans, apprenant une leçon d’humilité et de pleine soumission à la volonté Divine.
Ce fut une dure leçon à apprendre, mais elle aida Moïse à se préparer pour son futur travail. Dans l’intervalle, le roi d’Égypte mourut, et les enfants d’Israël crièrent à l’Éternel, en raison de leur servitude. Il était maintenant temps pour Dieu d’appeler Moïse qui devait être l’instrument qui serait utilisé pour la délivrance de son peuple.
Un jour, alors qu’il faisait paître son troupeau dans le pays, il eut une expérience qui changea à jamais sa vie. « L’ange de l’Eternel lui apparut dans une flamme de feu, au milieu d’un buisson. Moïse regarda ; et voici, le buisson était tout en feu, et le buisson ne se consumait point » (Exode 3:2).
La plupart des hommes auraient fui à cette vue mais Moïse grimpa pour voir cette chose remarquable, en utilisant sa connaissance du terrain, ce qui s’avéra plus tard un grand avantage pour lui comme chef d’Israël à travers le désert. Il lui fut dit : « N’approche pas d’ici, ôte tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte. Et il ajouta : Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. » (Versets 5 et 6).
Dieu lui rappela son alliance particulière avec Abraham, qu’il avait vu la souffrance de son peuple, et que le temps de leur délivrance était arrivé. L’Eternel avait appelé Moïse, et, bien qu’il doutât humblement de sa dignité, il fut rassuré par cette parole : « Je serai avec toi. » (Verset 12).
Moïse
Personnage biblique, prophète, libérateur, législateur et chef du peuple hébreu, de la tribu de Lévi (Egypte-mont Nebo, XIIIe s. av. J.-C. ?).Prophète charismatique et rassembleur des Hébreux, Moïse incarne pour la communauté juive l'ancêtre qui reçut de Dieu la Loi et la mission dont elle demeure investie : affirmer partout et toujours la force spirituelle et l'espérance qu'elle puise dans sa foi. Moïse, seul homme à avoir contemplé le Seigneur «face à face», est la figure emblématique de cette fidélité indéfectible. Il a conduit les siens jusqu'au seuil de la Terre promise, pour s'éteindre sur le mont Nébo sans avoir franchi le Jourdain. La figure de Moïse imprègne toute la tradition juive et, au-delà, la culture judéo-chrétienne dans son ensemble.
Seule la Bible fait état de l'existence de Moïse (nom dérivé de l'hébreu Moshé) et relate les divers épisodes de sa vie : le récit biblique demeure la source unique de tous les textes ultérieurs qui s'y réfèrent. Ceux-ci, recueillant les traditions écrites et orales, font apparaître les multiples aspects du personnage ainsi que du rôle, variable selon les interprétations, qui lui est attribué. Il apparaît au long des cinq premiers livres de la Bible hébraïque – la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome – englobés sous le titre général de Pentateuque. Selon la tradition juive, cette première partie aurait été inspirée à Moïse par Dieu lui-même, voire écrite sous sa dictée.
Vie de Moïse : le récit biblique
A l'époque de la naissance de Moïse, les douze tribus hébraïques, issues des douze fils de Jacob, sont installées en Égypte ; les descendants d'Abraham ont en effet fui Canaan, terre promise par Dieu à la postérité du patriarche. Après l'extinction de la génération de Joseph (fils de Jacob), qui entre-temps s'était multipliée et avait prospéré dans le pays d'accueil, «un autre roi se leva sur le pays qui ne connaissait pas Joseph» (Exode I, 8). Le nouveau souverain ne se sent plus lié par les mêmes engagements que son prédécesseur à la lignée de Jacob (Genèse XVII, 5-6). Voyant en elle une menace potentielle, il considère d'un mauvais œil la prospérité et la puissance du peuple des enfants d'Israël, et commence à «l'accabler de labeurs» (Exode I, 9-11). Mais, bientôt insatisfait des effets d'une telle politique, il ordonne l'extermination de tous les nouveau-nés mâles.
Les Hébreux et Pharaon
C'est dans ce contexte de persécutions contre son peuple que Moïse, issu d'une famille de la tribu de Lévi, vient au monde. Les exégètes s'accordent à situer l'événement entre les XIIe et XIIIe siècle av. J.-C. Le texte biblique est assez succinct quant aux premières années de la vie de Moïse, puisqu'il ne lui consacre que dix versets, dont le mystère a nourri les interprétations les plus diverses de la part des commentateurs. Ces versets rapportent comment sa mère, ne pouvant cacher le nouveau-né au-delà de trois mois, le dépose, couché dans une corbeille enduite de poix, sur les rives du fleuve, sous la surveillance de sa sœur aînée Myriam. La fille du pharaon, venue se baigner, découvre alors l'enfant ; l'ayant adopté, elle le rend, contre salaire, aux soins nourriciers de sa véritable mère. Ayant grandi, l'enfant retourne chez sa mère adoptive, qui le nomme Moïse «parce que, dit-elle, je l'ai tiré des eaux» (Exode II, 1-10), mais ce nom d'origine égyptienne signifie «fils de».
Les versets suivants rapportent comment Moïse lia son sort à celui des Hébreux. En effet, après avoir été élevé à la cour du pharaon, c'est-à-dire loin des siens, Moïse «alla parmi ses frères et vit leurs lourdes peines». En prenant fait et cause pour eux, il rompt avec son enfance et sa jeunesse. Dans un geste qui révèle à la fois l'élan de sa révolte et son exigence de justice, il frappe à mort un Égyptien, pour l'avoir vu porter la main sur un Hébreu (Exode II, 11-12).
Contraint de fuir, Moïse se réfugie dans le désert de Madian, où il sauve les filles de Jethro, menacées par des bergers. En signe de gratitude, leur père, prêtre de Madian, l'invite à séjourner chez lui et lui donne l'une d'entre elles pour épouse.
Au cours de ce séjour, Dieu apparaît pour la première fois aux yeux de Moïse (dans le Buisson-ardent) et lui révèle son nom, Yahvé ; il lui confie la mission de délivrer son peuple, de le guider ensuite vers Canaan, le «pays ruisselant de lait et de miel» (Exode III). Moïse rentre donc en Égypte.
Commence alors pour Moïse, secondé par son frère Aaron, une longue et pénible confrontation avec Pharaon (Exode V à XII), dont Dieu a endurci le cœur (Exode IV, 21) et qui refuse obstinément de rendre leur liberté aux Hébreux. Dieu ayant infligé les «dix plaies» aux Égyptiens, Pharaon est contraint de céder. Dieu annonce à Moïse : «Je parcourrai le pays d'Égypte cette même nuit ; je frapperai tout premier-né dans le pays d'Égypte <...>.» En même temps, il ordonne aux Hébreux d'égorger un agneau par foyer, de le consommer en toute hâte et de badigeonner de son sang les poteaux et les linteaux de leur maison : «<...> et le sang sera pour vous un signe sur les maisons où vous habitez : et je verrai le sang et je passerai par-dessus vous, et il n'y aura pas sur vous de destruction lorsque je sévirai sur le pays d'Égypte» (Exode XII, 12-13). En revanche, le fils de Pharaon, lui, n'échappe pas à la sanction divine, et cette nuit, funeste pour l'Égypte, marque pour les Hébreux le début de leur délivrance. Aujourd'hui encore, l'épisode est commémoré chaque année par les Juifs à l'occasion de la Pâque (qui signifie en hébreu «passer par-dessus»).
Ci-dessous l'énumération des dix plaies d'Egypte, décrites dans la bible
1- L'eau changée en sang Pendant sept jours et sept nuits l'eau du Nil et de tous les cours d'eau est imbuvable et les poissons meurent. Pharaon considère cet évènement comme naturel. Il arrivait souvent qu’avant la construction des barrages qui l'eau se colore de limons rougeâtres. (Exode 7:14-25)
2- Les grenouilles Les grenouilles sortent du lit du Nil et des cours d'eau. Elles envahissent les habitations. Pharaon demande à Moise d'intervenir. Mais pharaon ne tient pas parole et ne laisse pas sortir les Hébreux d'Egypte. (Exode 8:1-25)
3- Les moustiques Toute la poussière du sol se changea en moustiques. Pharaon n'écoute pas ses magiciens et ne change pas d'avis. (Exode 8:16-19)
4- Les taons Des milliers de taons envahissent l'Egypte et ses maisons. Mais pharaon ne cède pas. (Exode 8:20-32)
5- La peste du bétail Toutes les têtes de bétail meurent de la peste. Seuls les troupeaux des Hébreux sont épargnés. Pharaon ne cède toujours pas et estime que cette maladie du bétail était très courante à cette époque de l'année. (Exode 9:1-7)
6- Les ulcères Tous les Egyptiens sont recouverts de pustules, et les magiciens de Pharaon ne peuvent rien. Mais Celui-ci refuse toujours le droit à Moise de quitter le territoire. (Exode 9:8-12)
7- La grêle La grêle s'abat alors sur l'Egypte.Les récoltes sont détruites, et beaucoup d'égyptiens meurent. Pharaon avoue alors à Moise "Oui j'ai péché, c'est Yahvé qui est juste". Mais aussitôt que l'orage cessa, Pharaon revint sur son avis antérieur. (Exode 9:13-35)
8- Les sauterelles Un nuage de sauterelles dévorèrent tout sur leur passage. Autour de Pharaon on réclame le départ des Hébreux. Pharaon refuse de laisser partir Moise et son peuple lorsqu'il constate que le nuage de sauterelles est entraîné au loin. (Exode 10:13-14,19)
9- Les ténèbres Voyant le pays plongé dans les ténèbres, Pharaon accepte de laisser partir Moise et son peuple, mais sans leurs troupeaux. Cette fois c'est Moise qui refuse et le souverain le chasse. (Exode 10:21-29)
10- La mort des premiers-nés Pour être épargnés les Hébreux doivent marquer leur maison d'un bouquet d'hysope trempé dans du sang. Enfin le souverain cède et laisse partir Moise et son peuple. Dans un dernier accès d'orgueil, Pharaon lance ses troupes à la poursuite, mais celui-ci se retrouve noyé sous les tonnes d'eau de la mer rouge. (Exode 12:29-36)
Les étapes de l'Exode
Précédés par une colonne de feu qui leur indique la direction de Canaan, les Hébreux entament enfin leur longue pérégrination, ponctuée de phénomènes à caractère plus ou moins surnaturel : le passage de la mer Rouge (Exode XIV), qui s'ouvre devant le peuple de Moïse pour se refermer sur ses poursuivants égyptiens, ou l'apparition de la manne (Exode XVI), nourriture miraculeuse dispensée par Dieu. Mais l'événement crucial du livre de l'Exode est la révélation au Sinaï : Dieu, ayant choisi Moïse pour faire connaître son message, lui donne le Décalogue (les commandements gravés sur les Tables), noyau de la Torah. Loi morale, politique et rituelle, la Torah scelle le pacte conclu entre Dieu et son peuple, conduit par Moïse : le respect des préceptes qu'elle contient est la condition de l'accès des Hébreux à la Terre promise, limitée par la «mer des Joncs» (mer Rouge), la «mer des Philistins» (Méditerranée), le «désert» (Syrie) et le «fleuve» (Euphrate).
Toutefois les Hébreux, impatients et indociles, en viennent à mettre en doute la crédibilité des paroles de Moïse et des promesses du Dieu invisible (Nombres XIII), et manifestent leur regret d'avoir quitté l'Égypte et ses «marmites de viande» (Exode XVI) ; ils adorent le veau d'or (Exode XXXII), rendant ainsi à nouveau un culte aux idoles, et contestent l'autorité de Moïse lors de la révolte de Korah (Nombres XVI). Tout cela leur vaut la colère de Dieu, qui les condamne à errer dans le désert pendant quarante années, avant de pouvoir entrer dans le pays de Canaan, soit le temps nécessaire au remplacement d'une génération d'esclaves par une génération d'hommes libres, instruits dans la Loi et prêts à assumer l'alliance conclue sur le mont Sinaï.
Comme les Hébreux de sa génération, à l'exception de Caleb et de Josué, Moïse ne foulera pas le sol de la Terre promise. Sur ordre de Dieu, il confie le soin d'achever la tâche entreprise au fils de Nun, Josué. La conquête de Canaan s'effectue donc sous le commandement de ce dernier, qui aura notamment à lutter contre les Philistins. De son côté, Moïse a tout juste le temps de jeter un regard sur la Terre promise, du haut du mont Nébo, où il s'éteint à l'âge de cent vingt ans. Le Pentateuque se clôt sur cette phrase : «Il ne s'est plus levé sur Israël de prophète tel que Moïse, que le Seigneur a connu face à face» (Deutéronome XXXIV).
L'élu de Dieu
La Bible est avare de détails sur la personnalité de Moïse. Néanmoins, à travers les faits rapportés par le seul texte biblique, le lecteur peut reconnaître en lui un homme doté d'une grande autorité, à la fois profondément bon et épris de justice, physiquement et moralement courageux, mais également doué d'une grande humilité et dénué de toute ambition personnelle. C'est l'ensemble de toutes ces vertus qui le prédispose au rôle de messager de Dieu auprès des hommes. Si Moïse occupe une place à part dans la Bible, c'est parce que deux dimensions généralement dissociées se rencontrent en lui, l'une politique et l'autre religieuse : il est fondateur à la fois d'un peuple et d'une religion.
À ses fonctions de diplomate et de chef politique s'ajoutent celles de législateur, en tant que promulgateur de la Loi, et d'administrateur de la justice (inspiré en cela par les conseils de son beau-père, Jethro). Certains, parmi les exégètes de la Bible, mettront parfois en évidence l'importance de cette fonction politique. La loi révélée un règlement politique donné par Moïse à sa communauté pour faire cesser les luttes d'intérêt internes, ennoblir les mœurs, inspirer des idées vraies ; en somme, organiser le peuple hébreu conformément aux commandements divins. En ce sens, le Décalogue n'est pas un simple énoncé de prescriptions religieuses, il est aussi constitution d'une communauté et code éthique.
En ce qui concerne ses attributions religieuses, Moïse déploie son activité dans plusieurs domaines : sacerdotal, pédagogique et spirituel. Il institue le calendrier liturgique et les modalités du culte, dont il instruit le peuple ; suivant à la lettre les instructions de Dieu, il fait dresser le tabernacle, sanctuaire itinérant qui abritera l'arche d'alliance et les objets sacrés jusqu'à la construction du Temple, à Jérusalem. À deux reprises, il exerce lui-même la fonction sacerdotale, et c'est encore lui qui consacre le grand-prêtre (Aaron, puis Éléazar), de même qu'il désigne et définit les fonctions des lévites, les serviteurs du culte, tous membres de sa tribu.
Pourtant Moïse est avant tout prophète : médiateur de Dieu élu pour ses hautes qualités éthiques et spirituelles, il fait connaître Sa Loi au peuple et au pharaon, qu'il contraint à plier devant la volonté divine. Il est cependant supérieur aux autres prophètes : Dieu ne lui apparaît pas en rêve ou en vision, mais bien «face à face».